Le scoutisme
et les mouvements similaires
au XIX° et XX° siècle

Nous allons survoler chronologiquement (dans la mesure du possible!) les mouvements de jeunesses plus ou moins apparentés au scoutisme qui ont vu le jour durant le siècle dernier et la deuxième moitiée du 19°.
Cet historique ne peut qu'être enrichi, et vos contributions éventuelles seront les bienvenues.

 

Les différents Mouvements de Jeunesse de A à Z
 
A
Y.M.C.A. 1844 (USA)
N
B
The Boys' Brigade (Ecosse)
O
C
P
D
Woodcraft Indians (USA)
Q
E
The Sons of Daniel Boone(USA)
R
F
Boys Scouts Association (Angleterre)
S
G
National Organization of Russian Scouts (Russie)
T
H
Boys Scouts of América
U
I
British Boys Scouts (Angleterre)
V
J
R.E.I (Italie)
W
La HitlerJugend (Allemagne)
K
Eclaireurs Unionistes (France)
X
L
Baden Powell Boys Scouts (Belgique)
Y
M
MSDS (Suisse)
Z
1945 - La fin du cauchemar - Conclusion
 
 
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Y.M.C.A. 1844 - L’usine à gaz !


L’anglais Sir George Williams (1821-1905) fonde en 1844 les YMCA (Young Men’s Christian Association). avec un groupe d'une dizaine de jeunes qui, à l'origine, se réunissent pour méditer et pour prier, car ils sont tous des chrétiens (protestants) engagés. Mais très vite ils dépassent le domaine spirituel pour s'engager concrètement dans l'assistance mutuelle des plus démunis dont ils sont issus.
Dans les années qui suivent ce mouvement se développe rapidement, notamment en Europe et en France avec les UCJG (Union Chrétienne des Jeunes Gens).
Les UCJG/YMCA feront preuves d’initiatives remarquables en matière d’éducation et d’entraide : Création du Basketball en 1891, du Volleyball en 1895, Les scouts unionistes et le camping en 1911, en France l’UCPA (Union des Centres de Plein Air) que la plupart de nous connaissent….etc.
 

Le groupe Village People, produit par un français Jacques Moralli, chante en 1978 une chanson disco à la gloire des YMCA, elle fera le tour du monde.


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The Boys' Brigade, Je ne veux voir qu’ une tête !


Le colonel Sir William Alexander Smith crée le 4 Octobre 1883 à Glasgow en Ecosse Les Boy’s Brigade dans un contexte ordonné et discipliné par des militaires avec au programme des activités physiques, des camps d’été, des services religieux et une scolarité. Ils compteront au début du XX siècle 10000 officiers et 160000 boys dans l’empire britannique et les USA. Les Boy's Brigade sont toujours en activité dans le royaume uni.


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Les Wandervogel

Hippies et écolos avant l’heure, naturistes à l'occasion !


En 1896, un étudiant allemand Hermann Hoffmann est à l'initiative du mouvement, vers 1901, Karl Fischer, son successeur prononce la déclaration d'indépendance des enfants en créant le Wandervogel Ce mouvement néoromantique réunit ses adeptes autour de la nature, la vie en plein air, des activités sportives et culturelles, de fraternité, d'aventure, de musique folk et de chants traditionnels.
« Les Oiseaux migrateurs » est l'un des plus importants des « Jungendbewegung » mouvements de jeunes spécifiquement allemand créés et encadrés par des jeunes.
Les adolescents s’échappent du domicile parental pour s’affranchir du monde des adultes . Dans cet élan sécessionniste, ils aspirent à fonder une société parallèle, vivant d’après ses propres règles, où s’épanouirait le désir de pureté et d’authenticité de la jeunesse. Ils s’opposent ouvertement à la rigidité bourgeoise et au « snobisme » matérialiste et cultivent les mythes médiévaux.
Ce mouvement libertaire, issue de couches sociales aisées et citadines, n’a rien de marginal puisqu’il comptera plusieurs dizaines de milliers de jeunes adhérents jusqu’à sa dissolution ou absorption par le régime national-socialiste en juin 1933 (nous y reviendrons plus loin).


 

Photo ci-contre (année 2002)

Plusieurs groupes Wandervogel ont repris de l’activité après la deuxième guerre mondiale jusqu’à nos jours.

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Woodcraft Indians Retour aux sources !

En 1875, alors qu'il n'a que 14 ans Ernest Thomson Seton initie au Canada à Toronto le "Robin Hood Club". C’est beaucoup plus tard en 1902 aux Etats Unis alors qu'il est peintre et naturaliste qu'il crée le "Woodcraft movement" dans le but de promouvoir la vie dans la nature. Il propose aux jeunes américains d’ imiter la civilisation peau-rouge, en vivant de manière rustique et en pratiquant ses rites, son sens de l’honneur et de la communauté. (Déguisements, totem à l’appui)
Il s’agit d’un des rares mouvements authentiquement et intégralement amérindianistes.
SETON deviendra le premier « chief » scout (avec la bénédiction de Baden Powell) à la création des BSA (Boys scouts of América), Il existe encore de nos jours quelques irréductibles Woodcraft Indians.



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The Sons of Daniel BOONE – L’épopée américaine

Daniel Carter Beard, « Uncle Dan » un autre américain, anti-esclavagiste, illustrateur des livres de Mark Twain (Tom Sawyer) fonde en 1905 The Society of the Sons of Daniel Boone, une organisation de jeunesse puisant elle aussi sa mythologie dans le Grand Ouest américain ils deviendront les « Boys Pioneer », puis les « Knights in Buckskin » (les Chevaliers en Peau de Daim). Avant de se fondre dans les BSA.(Boys Scout of America)


« Uncle Dan »a choisi comme icone Daniel BOONE homme des bois né en 1734 qui incarne le rêve de paradis et de grands espaces des trappeurs. Il est élevé au rang de mythe dès la fin du XVIIIe siècle. Son courage, ses longues errances en territoire indien son réel respect pour les peaux rouges ont inspiré largement le romancier Fenimore Cooper, auteur du "dernier des Mohicans"….entre autres.

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B.S.A (Boys Scouts Association) Pas vraiment prunch BiPi !

"Bipi" alors colonel

1907 ....
Ouf… il était temps !, notre ami le Général Sir Robert Stephenson Smyth Baden Powell, dit « BP » (prononcer Bipi) Le « père du scoutisme » a eu finalement pas mal de prédécesseurs dont il s’est largement inspiré, notamment SETON et BEARD qu’il a rencontré à plusieurs reprises, (photo de droite). Il aurait même occupé un moment le poste de vice président d'honneur aux Boy’s Brigade (voir plus haut) ce qui a du laisser quelques traces ! Il se tournera rapidement également vers les YMCA afin qu'ils l'aident à mettre en place son projet.

Reunion lors de la création des Boys scout of América

 

Mais rendons à Bipi ce qui lui appartient, il a bien sûr créé en 1899, lors du siège de Mafeking (Afrique du Sud) par les colons hollandais (guerre des BOERS), alors qu’il manquait d’hommes, des troupes d’éclaireurs, sortes d’enfants soldats qui dès 9 ans étaient utilisés à des postes d’estafettes de sentinelles ou de guetteurs, lesquels, comme on peut bien l’imaginer, n’étaient pas sans danger (sur la photo: les cadets de Mafeking).

Lorsqu’il quitte l’armée en 1907, constatant un certain désœuvrement dans la jeunesse de Londres, il pérennise son idée et celles de ses inspirateurs sur des bases clairement paramilitaires à travers lesquelles il compte forger une « élite du caractère » au service de l’Empire britannique. C'est dans cette optique, qu'il rassemble au mois d'août 1907 un groupe d'une vingtaine de garçons entre 12 et 17 ans issus de toutes les classe sociales en organisant un premier camp sur l’ île de Brownsea.(photo ci-contre).

 

 

Rudyard Kipling

En 1912, Bipi se marie sur le tard, à l’âge de 55 ans, Lady Bipi (Olave) son épouse assurera dés lors le développement du scoutisme féminin (les guides).
En 1918, ils créeront ensemble les louveteaux
. L'expérience personnelle de Bipi en Inde et son admiration pour Rudyard Kipling feront que le livre de la jungle aura une portée considérable dans son projet.

Robert et Olave

 


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N.O.R.S - National Organization of Russian Scouts

Une expérience fugitive

Insigne N.O.R.S
colonel Oleg Pantuhoff
Tsarevitch Alexeï
 
Nina Pantuhoff (chef guide)
 

L'organisation nationale des scouts russes est fondée en 1909.

Suite à une visite de "BiPi", le tsar Nicolas II investi le colonel Oleg Pantuhoff comme premier chef scout avec pour mission le développement du scoutisme en Russie (sa femme Nina sera chef guide). La première troupe est créée à Tsarskoe Selo, dans le palais de la Grande Catherine à St Petersburg, le tsarevitch Alexei, atteint d'hémophilie, fils de Nicolas II et d'Alexandra Feodorovna, en est le premier scout, le diabolique Raspoutine en tant que pseudo guérisseur se liera à la famille royale sous prétexte de soulager le jeune prince de sa maladie génétique.

Cette relation étroite du scoutisme avec la garde blanche tsariste condamnera le mouvement en Octobre 1917 lors de la révolution bolchevique. Comme beaucoup de russes blancs, les scouts seront interdits, pourchassés et certains chefs parfois exécutés. Ils s'exileront et reformeront dans de nombreux pays et notamment en Chine, Australie et France des troupes de scouts russes.

 

1915: Scouts de St Petersbourg

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B.S.A. (Boys Scouts of America)

C’est du lourd ! La machine est en route !

 

Le BSA est fondé le 8 février 1910 par l'éditeur et publiciste millionnaire et "philanthrope" William D. Boyce agé de 51 ans, entouré d'autres hommes "d'affaires" intéressés par "le travail des jeunes" et des "bénévoles".


Suite à un voyage à Londres, Boyce découvre le mouvement scout.

La légende veut qu'il soit impressionné par un jeune boyscout londonien qui réussit à le guider parfaitement à travers le « Fog » en refusant la récompense qui lui est proposée. Suite à cet événement il se renseigne sur le scoutisme et rencontre son «fondateur» Bipi, (intérêt pécunier ?, on peut se poser la question...au vu de la pub ci-contre) Car il est certains que des enjeux commerciaux, auxquels Bipi se serait prêté volontier, ont joués un rôle décisif dans le choix de Boyce d'importer le mouvement dans son pays. Les YMCA, forts de leurs expériences, seront également mis à contribution.

 

 

 

Les négociations ont fait que, le scoutisme et tous les produits dérivés ont représenté une mane financière considérable, au-delà de tout altruisme ou soit disant philantropisme !

Sans vouloir voir le mal partout !

 

Ci contre une toute petite partie du marketing consacré aux boyscouts aux USA entre 1912 et 1960.

 

Les puristes écolos SETON et BEARD dont nous avons fait la connaissance plus haut se rallient immédiatement au mouvement.
Le B.S.A, toujours très actif regroupait en 2005 environ 3 000 000 de jeunes et 1 300 000 responsables bénévoles pour 122 500 unités réparties en Cub Scouts (Louveteaux) Boy Scouts (Scouts), Venturers (Routiers).
Comme souvent aux USA, les moyens mis en œuvre sont considérables.

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B.B.S (British Boys Scouts)

Un antimilitariste chez les scouts !.... du conflit dans l’air !

 

Sir Francis Fletcher Vane, irlandais né à Dublin est un officier qui présente beaucoup de similitude avec Baden Powell, notamment la guerre contre les Boers et l'expérience des groupes de jeunesse, personnage atypique et antimilitariste, il s’engage politiquement dans des campagnes pacifistes, et anti-colonialistes, soutiens les suffragettes, critique, dans des revues, les méthodes de guerre menées par l'armée britannique en Afrique du Sud.
Il se retrouve commissaire des scouts de Londres en association avec les scouts de Baden Powell et prend des initiatives inverses à la tendance du moment en s’opposant au côté militaire des BSA. Rejeté par Bipi, il fonde un groupe dissident les BBS (British Boys Scouts), qu’ il fusionne un peu plus tard avec les Boy’s Brigade of Life pour créer le National Peace Scout (plus de 80 000 membres à sa fondation). En 1911 il impulse "The Order of World Scouts" (OWS). Cette organisation internationale disparaîtra à cause de la première guerre mondiale.
En effet, en 1914, sous la présidence du chef scout Albert John Kingston, l'Order of Wold Scouts évolue en une troupe de cavalerie, en abandonnant le scoutisme, c'est l' "Order of the Redeemer", l'ordre des rédempteurs, pour les chefs BBS. En 1991, Ce qu'il reste des British Boy Scouts est rejoints par l'association indépendante des "Scouts of Australia", fondée en 1986. En 1999 c'est une association canadienne et en 2002 une association polonaise qui se rallient et, du coup, rescussitent la vieille OWS.

 

Augustin Dufresne (un des premiers chefs scouts français ?) un armateur, est signalé comme correspondant français de Vane au moment de la création de "The Order of World Scouts". Il du le rester peu de temps car en 1912 il devient vice-président des Eclaireurs de France. Vane a également eu au moins un autre soutien en France en la personne du marquis d’Oyley, fondateur en 1914 de l‘Association internationale des boy-scouts.

 

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R.E.I (Ragazzi Esploratori Italiani)

Sir Francis Vane qui a beaucoup d’affinités avec l’Italie participe à la création en 1910 des R.E.I. (Ragazzi Esploratori Italiani) avec Remo Molinari (jeune professeur de gymnastique). En 1916, Mario di Carpegna, un aristocrate appartenant à la "Guardia nobile" du Pape, fonde l'ASCI (Associazione Scoutistica cattolica italiana) avec l'approbation du souverain pontife qui lui délègue un adjoint ecclésiastique.

Tous les groupes scouts seront interdits par Mussolini en 1927 au profit de ses "Balille" (voir plus loin).

Beaucoup plus tard la Fédération Italienne de Scoutisme F.I.S regroupe l'A.G.E.S.C.I. (catholique) et la C.N.G.E.I.

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Eclaireurs Unionistes YMCA...toujours prêt !

Au cours de l'année 1911 Samuel Williamson, secrétaire général des Unions chrétiennes de jeunes gens (U.C.J.G., branche française des Y.M.C.A.), s'intéresse au scoutisme. De 1911 à 1914 de nombreux directeurs transforment leur section en troupe d'Éclaireurs unionistes (E.U.). Le scoutisme unioniste doit affirmer sa spécificité en regard de la Ligue d'éducation nationale, puis des Éclaireurs de France, associations laïques fondées à la même époque.


Samuel Williamson succombe en 1918 de la tuberculose
Il est relayé par les frères Bonnamaux Henri « Cigogne d’Alsace » et Charles « Vaisseau du désert » ainsi que Jacques Guérin-Desjardins « Cerf Agile » et Jean Beigbeder « Z'oeil de chouette »

Au passage, une petite précision sur un ustensile qui nous a concerné particulèrement :

Avec la collaboration de Partridge, les frères Bonnamaux avaient créée une organisation de fabrication et de location de matériel de camping pour éclaireurs et rédigé entre autre un manuel pratique de camping pour le Touring Club de France
C'est dans le cadre de ces activités qu'ils inventent dès 1912 une marmite de cuisine et de camp destinée à une patrouille de huit garçons. Conçue à ses débuts en fer battu, elle est ronde et comporte un couvercle transformable en poêle à frire. La marmite, comme le couvercle, comporte des encoches qui permettent grâce à des pinces à ressort amovibles en forme d’oreilles de saisir l'ustensile sur le feu sans
se brûler

 

 

Les choses ont changé, comme le regrette ce boyscout aujourd'hui sur un forum internet :« Attention au petit détail qui change tout... les célèbres "Bonnams" mises au point par le "Vaisseau du Désert". possédaient deux larges anses coudées (aujourd'hui disparues de nos grosses gamelles) qui permettaient de les suspendre ou de les saisir bien plus aisément. »
Ainsi naît la fameuse « bonnam », pour nous, la « marhute » qui, avec quelques améliorations, accompagnera des générations de guides et de scouts.

Un petit conseil: on peut tartiner sur l’extérieur des bonams ou marhuts (en « théorie » avant chaque utilisation) du savon noir, pour en faciliter le nettoyage prévu au retour du week-end. «Sed ad impossibilia nemo tenetur ! »

 

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B.P.B.S Belgique, Wallons et Flamands !

 

En 1911, l'abbé E.H. Petit fonde le premier groupe de scouts catholiques à Bruxelles : le « Belgian Catholic Scouts » (BCS), tandis que les groupes non-catholiques forment les « Boy scouts de Belgique » (BSB),Une revue est lancée; un chef scout belge est désigné : Jean Corbisier.

En 1912, suite à une intervention de "Bipi", le « Belgian Catholic Scouts » est remplacé par le « Baden-Powell Belgian Boy Scouts » (BPBBS).

En 1913, Georges de Hasque fonde à Anvers le premier groupe de scouts néerlandophones qui est approuvé par le BPBBS. La première section de filles scoutes catholique, le BPBGG ou « Baden-Powell Belgian Girl Guides », est créée dans le quartier bruxellois de Marolles et placé sous la direction de M. Verpoorten.

En 1916 Georges de Hasque fonda à Anvers, comme contrepartie des « Seascouts de Belgique » (SSB) créés en 1913, le premier groupe flamand catholique de « zeescouts » et désormais on parle du BPBBSS, « Baden-Powell Belgian Boys and Sea Scouts ». Comme les problèmes linguistiques et culturels croissent peu à peu au sein du BPBBSS la scission officielle est effective en 1930. Le BPBBSS se scinde en deux fédérations, d'une part la néerlandophone « Vlaamsch Verbond der Katholieke Scouts » (VVKS) et de l'autre, la francophone « Fédération des Scouts Catholiques ».

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MSDS - l'union !

L'arbalète de Guillaume Tell

 

 

En 1910 : A Bâle, un premier groupe scout est fondé en Suisse, le mouvement s'accentue vers 1912. En 1913 la FES, la Fédération des Eclaireurs Suisses voit le jour, suivie en 1919 par la FESES, la Fédération des Eclaireuses Suisses. De la fusion des deux fédérations FES et FESES en 1987 né le Mouvement Scout de Suisse MSDS qui a la particularité de regrouper toutes les tendances. Le MSDS compte actuellement environ 50 000 membres c'est la plus grande organisation de jeunesse en Suisse.
Il est à noter que Genève est le siège de l'OMMS (Organisation Mondiale du Mouvement Scout).

Insigne actuel du MSDS

 

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E.F ou E.D.F (laïc ou pas ?) - ça chauffe en France.

Nicolas Benoît, jeune lieutenant de vaisseau, après avoir rencontré Baden Powell en 1910 fonde les Eclaireurs de France en 1911. Il est à la corde avec Augustin Dufresne pour être considéré comme l'un des premiers chefs Boys-scouts de France. Sa carrière sera trés courte, il meurt en 1914 sur le front de l’Yser
Presque simultanément Pierre de Coubertin fonde le mouvement laïc des Eclaireurs Français dont l'emblème est le Gaulois casqué et la devise Sans Peur.

 

Une question peut donc se poser : pourquoi Pierre de Coubertin fonde les Eclaireurs Français alors que Nicolas Benoit vient la même année de créer les Eclaireurs de France?
Pierre de Coubertin, d'un laïcisme militant, n'accepte ni la promesse scoute, ni l'uniforme qu'il trouve surchargé... par ailleurs, il ne veut pas que le scout revête une identité religieuse (c'est le laïcisme absolu). Nicolas Benoit catholique, imagine plutôt un scoutisme neutre ouvert à toutes les sensibilités religieuses ou spirituelles.
De cette différence d'opinion, se créent donc deux mouvements laïcs de scoutisme. Les Eclaireurs Français créés quelques mois après les Eclaireurs de France n'ont jamais eu l'impact espéré par Pierre de Coubertin.
Comble de l'histoire, en 1964 (notre époque!), les Eclaireurs Français fusionnent finalement avec... les Eclaireurs de France et la Fédération Française des Eclaireuses (FFE) pour créer les Eclaireuses et Eclaireurs de France (EEdF).

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D.P.B (Deutsche Pfadfinderbund) triste réciprocité !

Maximilien Bayer l'allemand, comme Nicolas Benoît le français, entre en contact avec BP dès 1908 et devient le premier président du D.P.B en 1911.
« Triste hasard des guerres », un officier allemand commandant le 259ème Régiment d'infanterie allemande, était tué au combat deux ans après Nicolas Benoit ? Il s’agissait de Maximilien Bayer
Les français, comme les allemands ont donc éliminés réciproquement les fondateurs du scoutisme de leurs pays respectifs. Quel gâchis !


Eclaireurs allemands en 1925


Alexander LION (collègue à Maximilien), un gars qui en veut !

Alexander Lion est né le 15 décembre 1870 à Berlin. Après le lycée, il étudie la médecine à Berlin, Kiel et Würzburg. En 1893 il entre comme volontaire dans l'armée de terre bavaroise. De 1904 à 1906 il sert comme médecin d'état-major durant la révolte des "Herero" (pasteurs nomades de Namibie) en Afrique du sud-ouest allemande, où il fait la connaissance de Maximilian Bayer.
Alors qu'il voyage en Angleterre en 1908, un article dans le Times sur le livre "Scouting for boys" de Bipi aiguise son intérêt pour le mouvement scout. En 1909 il rencontre Bipi à Londres qui devient son maître à penser. La même année Alexander publie en commun avec Maximilian un livre sur les éclaireurs qui est réédité à partir de 1911 sous le titre de "Jungdeutschlands Pfadfinderbuch" en quelque sorte, le livre "Scouting for boys", adapté aux éclaireurs allemands.
En Allemagne à partir de 1911 les groupes d'éclaireurs sont regroupés sous le DPB "Deutsche Pfadfinderbund" auxquels appartient Alexander sous la présidence de Maximilien.

En 1919 Alexander est employé comme chef de service de santé dans les corps francs du maréchal von Epp. En 1920, il sert dans la garde des frontières de l'est. A la fin de la république de Weimar, après sa destitution de la défense impériale, Alexander travaille comme médecin traitant à Oberhof (Thuringe) jusqu'à ce que ses droits de cité lui soient retirés en 1935 en raison des lois raciales de Nuremberg car il est considéré comme Juif.
Durant le 3° Reich, Alexander maintient des contacts avec ses amis éclaireurs allemands et étrangers, jusqu'à ce que la Gestapo découvre des lettres compromettantes en 1938 , il est arrêté en 1939 et condamné à 10 mois de détention pour cause de trahison De 1939 à 1943, Alexander s'installe dans le Kolbermoor (Haute-Bavière), d’où il s'enfuit en 1943 car la S.A. (milice locale) veut l’arrêter.
Après la fin de la deuxième guerre mondiale, Alexander devient chef de la jeunesse de district dans le Bad Aibling, à partir de ce moment, il participe à la reconstruction des éclaireurs allemands dont il est nommé président d'honneur en 1948. Il décéde le 2 mars 1962.

Ce livre nous propose un troisième personnage, sur lequel nous n'avons pas d'historique: Carl Freiherr von Seckendorff.

 

En 1929, Les scouts de St Georges (DPSG), dont l’uniforme hélas inspirera Hitler pour ses Hitlerjugend, fédèreront la plupart des mouvements catholiques.

Les DPSG nouent des relations étroites avec les SDF après guerre et c'est avec eux que la 24ème Toulouse participe à des camps d'été dans le cadre de la réconciliation franco-allemande, notamment à Todnau en 1965, puis aux Houches en 1966 , beaucoup d'entre nous se souviennent de la bière. particulièrement abondante qui a laissé des traces et les fameuses nouilles à la confiture, qui ne valaient pas nos "pilchards".

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A.N.E.D.E - Coupé dans son élan !
(
Asociación Nacional de los Exploradores de España)

Teodoro de Iradier

Le scoutisme arrive en Espagne en 1912 avec le capitaine Teodoro de Iradier et l'écrivain Arturo Cuyás qui créent la “Asociación Nacional de los Exploradores de España”. Bipi se rendra plusieurs fois en Espagne pour soutenir son développement.
En 1936 la Guerre Civile Espagnole met une fin au mouvement officiel, mais la plupart des troupes scouts continuent leurs activités en pointillés pendant 2 à 3 ans.
En 1939 commence la dictature de Franco, le scoutisme entre dans la clandestinité.
l’ ASDE (Federación de Asociaciones de Scouts de España) est un mouvement créé a la fin des années cinquante, et n'est reconnue par l’ O.M.M.S. seulement qu'en 1975 à la mort de Franco suivie de l'arrivée de la démocratie.


Arturo Cuyas

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S.D.F – Un certain retard à l’allumage !


premier insigne ou figure la croix potencée de Godefroy de Bouillon, général des croisés de Jérusalem.

 

Après quelques essais timides durant 9 ans, le 25 juillet 1920 nait officiellement la première fédération française de scoutisme catholique à l’initiative du père Jacques SEVIN "Renard noir"et du général de MAUD'HUY qui sera président. L'émergence d'une telle organisation repose sur plusieurs tentatives locales d'unification, depuis 1911, basées sur la catholicisation de la méthode scoute, Les S.D.F s'implantèrent rapidement dans les milieux industriels et dans les régions de l'est de la France. La région lyonnaise devint au bout de quelques années, une zone fertile en unités SDF. (à droite le père Sevin qui aurait profité d'une expérience préalable sur le scoutisme en Belgique avec Jean Corbisier).

En 1922, lorsque décède le Général de Maud'huy, c'est le Général Guyot de Salins qui prend le relais de la présidence des SDF, son nom sera choisi comme nom de troupe lors de la création de la 24° Toulouse (vers 1945).


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O.M.M.S/A.M.G.E – Fédérations mondiales !


L'Organisation Mondiale du Mouvement Scout (OMMS) en 1920 et l’Association Mondiale des Guides et Eclaireuses (AMGE) en 1928 sont créés....l'OMMS et l'AMGE regroupent actuellement respectivement environ 129 et 115 pays, c'est l'UNESCO, par le biais d'un Conseil exécutif, qui détermine un classement par catégorie (A,B, ou C) et contrôle les objectifs culturels et sociaux de ces Organisations Non Gouvernementales.

 

Il faut préciser que l' OMMS ne reconnaît, depuis sa création, qu'un mouvement par sexe et religion pour chaque pays, ce qui nous donne aujourd'hui pour la France, sous le générique de "Fédération du Scoutisme Français" (créée en 1940):

• Eclaireurs et Eclaireuses de France (laïcs)
• Eclaireurs et Eclaireuses Unionistes de France (protestants)
• Eclaireurs et Eclaireuses Israélites de France (juifs)
• Scouts et Guides de France (catholiques)
• Scouts musulmans

Les mouvements créés ultérieurement ne sont donc pas pris en compte, même si, par ailleurs ils sont reconnus par l'état et agréés par le ministère de la jeunesse et des sports comme:

• Scouts d'Europe (catholiques)
• Scouts Unitaires de France (catholiques)
• Eclaireurs Neutres de France (laïcs)
• Fédération des Eclaireurs et des Eclaireuses (laïques)

D'autres associations de peu d'envergure (entre cinquante et cent) qui se réclament du scoutisme ne sont pas reconnues par l'état.

 

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K.K.K (Kibbo Kift Kindred) et Woodcraft Folk ...

Wodcraft Folk of Chivalry

Seton fait toujours des adeptes !

 

John Hargrave chez "Bipi"

 

Insigne K.K.K

John Hargrave ambulancier en 14/18
 

John Hargrave (Renard Blanc) ancien scout de "Bipi", pacifiste, issu d'une famille de quakers, fonde en 1920 le "Kibbo Kift Kindred" en prise directe avec la nature afin de fuir la société corrompue, un peu à l'image des "Wandervogel" allemands avec lesquels il nouera des contacts privilégiés. (traduction de Kibbo Kift, ancien dialecte du Kent = preuve de grande force )

 

Les "Kibbo Kift" avec des vêtements médiévaux confectionnés par leurs soins.

John Hargrave "White Fox" et son totem

 

ancien insigne

Leslie Paul, socialiste pur et dur, dissident des Kibo Kift, crée en 1925 Le Woodcraft Folk "peuple de la forêt".
L' objectif de son organisation est de développer chez l'individu, la confiance en soi et l'activité dans la société, avec l'intention de travailler à la construction d’ « un monde basé sur l'égalité, la paix, la justice sociale et la coopération » Le travail du bois, les déguisements, la fabrication de leurs propres tentes, font partie des activités manuelles de base de ce mouvement qui se revendique plutôt agnostique et anti-capitaliste, Toujours en activité.

nouvel insigne

Woodcraft Folk Hier

Woodcraft Folk aujourd'hui

Un quaker anglais, Ernest Westlake, naturaliste et chercheur, rentre complètement changé d'une expédition en Tasmanie, il devient pacifiste et agnostique et, conseillé par Seton crée en 1916 avec son père Aubrey l' "Order of Woodcraft Chivalry" sur des bases similaires à celles de Leslie Paul et John Hargrave, il aura du reste des contacts privilégiés avec ce dernier, une fusion des deux groupes ayant même été envisagée. Il meurt dans un accident de voiture en 1922. Sauf erreur, le mouvement s'éteint en 1949.

Insigne de l' OWC

 

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Les Komsomols - l'endoctrinement politique

En 1922, à la création de l' URSS, les bolcheviques instaurent à la place du scoutisme tsariste une organisation similaire comprenant trois sections: les komsomols ou jeunesses communistes (14 à 25 ans) les pionniers (10-14 ans) et les "octobristes" (7-9 ans), le foulard devient rouge et la religion est remplacé par l'idéologie communiste.

le Komsomol est, après les syndicats, la plus importante organisation de masse soviétique. Organisation de jeunesse dépendante du Parti communiste de l’Union soviétique, le Komsomol est implanté, grâce à ses 400000 organisations de base, dans les écoles, les facultés, les entreprises industrielles et agricoles. Composé de cellules, doté d’un comité central placé sous le contrôle direct du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique (P.C.U.S.), il regroupe l’immense majorité des jeunes Soviétiques âgés de quatorze à vingt-huit ans, soit près de 40 millions de membres à son apogée, au début des années 1980. Il prolonge l’organisation des Pionniers destinée aux jeunes de neuf à quatorze ans.

 

Marcheur

Un calme "relatif" avant la tempête !

Nous pourrions poursuivre cette recherche, mais il faut abréger, car des myriades de mouvements similaires au scoutisme en ce début du XX° siècle éclosent sur tous les continents : Europe, USA, Canada, Amérique du sud, Indonésie, Asie, Afrique, Australie…..Nous avons abordés les plus significatifs et les plus proches de nous.
Ce qui va suivre est beaucoup plus dramatique… et mérite que l’on s’y attarde.

La plupart de ces mouvements se sont caractérisés par beaucoup de rivalités et de divisions parce qu'ils ont été prétexte à enjeux économiques et manoeuvre de pouvoir incontestables, de plus on peut constater que, le plus souvent, ils avaient pour finalité plus ou moins affirmée, la volonté de créer des écoles de futurs combattants, la guerre de 14/18, nous prouvera que, toutes nations confondues, les armées utiliseront les jeunes scouts souvent avec beaucoup trop de zèle. (ci-après quelques gravures et affiches de propagandes, puisées parmi beaucoup d'autres...).

 

Guerre

Mais le pire est à venir, car ces mouvements vont être noyautés, notamment par deux des principaux partis totalitaires européens du milieu du XX° siècle, lesquels, sur des modèles similaires, créerons des groupements militarisés de jeunes fanatisés à leur dévotion, le fascisme et le nazisme.
Il est important de ne pas passer sous silence cette période sombre du scoutisme, il faut être conscient des erreurs du passé et les analyser objectivement afin d’ être en mesure de détecter ultérieurement tout dérapage possible, parce que l’histoire peut bégayer !

Marcheur

O.N.B (Opera Nazionale Balilla)

Les débuts du fanatisme !

Le terme de "Balilla" est utilisé en référence à Giovanni Battista Perasso, dit "Balilla", symbole de la lutte des Italiens contre les Autrichiens en 1746. (En italien "Balilla" au singulier donne "Balille" au pluriel)

En 1926 Benito Mussolini dit "Il Duce" en cultivant le mythe de la Rome Antique et guerrière fait réviser les programmes scolaires, encadrer les loisirs (les vacances et les voyages des ouvriers sont pris en charge par l’ organisation du parti fasciste).

Fiat Balilla Civile

Fiat Balilla Armée (maquette)

Carabine d'entraînement Moshetto Balilla (on distingue sous le canon la baïonnette pliante)

 

Les mouvements scouts sont interdits et la jeunesse est enrégimentée dans les "balille" de l'ONB: fils de la louve dès 4 ans, Balilla à 8 ans, avanguardisti à 14 ans. afin d'y apprendre la vie en collectivité mais aussi le maniement des armes et la discipline militaire, tout cela agrémenté bien entendu de cours théoriques sur le fascisme. Désormais, on ne fait plus dans la dentelle, c'est de la chair à canon dont on a besoin !

le Duce "a toujours raison"

Balilla avec sa "moshetto"

Ghandi "égaré" en 1931

 

Marcheur

La Hitlerjugend - Gravissime dérive et sinistre réputation

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Insigne de la HJ
Boucle de ceinturon de la HJ


Les "HitlerJugend" ce sont aussi des millions de gosses à qui jamais on n'a demandé leur avis et qui, endoctrinés dès le plus jeune âge, vont jusqu'à faire le sacrifice de leur vie dans un conflit dont ils ne peuvent comprendre, ni les causes ni les conséquences.

En Juillet 1926 : création de la Hitlerjugend ralliée au NSDAP (parti Nazi) le chef en est: Kurt Gruber.
En Avril 1932: interdiction de la HJ par le gouvernement de la République de Weimar.
En Juin 1933 Hitler et son NSDAP arrivent au pouvoir et tous les groupements du style Wandervogel ou DPB et DPSG sont interdits, ils s'auto-dissolvent ou se fondent dans la HJ reconstituée, Baldur von Schirach est nommé chef de la Jeunesse du Reich.

Baldur Von Schirach

 


 

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Der Pimpf: Mensuel pour jeunes de 10/14 ans paru en 1938
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Ci dessus quelques supports de propagande
 
La HJ est techniquement un scoutisme spécifique à l'Allemagne nazie de 1933 à 1945, politique et idéologique, au service d'un parti, disposant de moyens gigantesques.
Dans l'absolu, le scoutisme a pour but de donner un contenu moral et civique à des activités de plein air - la HJ récupère cet esprit et le transforme en fanatisme politique - Le scoutisme en général initie des activités philanthropiques et altruistes - la HJ exhorte les tendances violentes et associales des enfants et adolescents en substituant la guerre au jeu.
Les premiers groupes de jeunesses hitlériennes émanent de la ville de Munich.
En 1923, l'organisation ne compte pas plus d'un millier de membres. Avec le retour du parti nazi en 1925, le nombre de membres s'élève à 5 000. cinq ans plus tard, les Jeunesses Hitlériennes dépassent les 25 000 sympathisants, et, à l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933, elles comptent un effectif de 2 250 000 membres. En Décembre 1936 les Hitlerjugend deviennent obligatoires pour les jeunes de 14 à 18 ans et ils sont presque 7 300 000 en 1939. Ce chiffre considérable en fait, hélas, comme on peut le regretter, L'un des premiers mouvement de jeunesse du XX° siècle.
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Dès 1933 sont créés parallèlement les Napolas (National Politische Anstalten). Il s'agit de lycées avec internats qui ont pour mission d'appliquer les principes éducatifs du National-Socialisme fondés sur le mythe de la "race des seigneurs", ces établissements recrutent dans toutes les couches sociales mais selon des critères raciaux, physiques et psychiques bien déterminés, afin de former une élite d'hommes et de femmes élevés dans le cadre du nazisme avec comme bible incontournable "Mein Kampf", écrit par Afolf Hitler en 1924/1925 (ci-contre édition française de 1934)
Tous les aspects de la vie des citoyens, formatés dès l'enfance, sont contrôlés par une multitude d'associations parallèles (Napolas, Jeunesses hitlériennes, Association des jeunes filles allemandes, Association des femmes allemandes, Association des Allemands de l'étranger, Secours populaire du parti nazi, Secours d'Hiver du peuple allemand ..etc) dans la même lignée que le fascisme de Mussolini, mais avec des moyens trés largement supérieurs.

Les conséquences en seront catastrophiques pour l'humanité toute entière...

 

Général Kurt Mayer

Vers 1943, les chefs nazis utilisent les Jeunesses hitlériennes comme réserve militaire, suite aux pertes importantes et croissantes dues à la guerre. Ainsi la 12° Panzerdivision SS Hitlerjugend sous le commandement du général Kurt Meyer est entièrement composée de jeunes garçons entre seize et dix-huit ans. Cette division obtient rapidement une réputation de férocité et de fanatisme
Lors de l'invasion de l'Allemagne par les Alliés, la Wehrmacht recrute des membres des Jeunesses hitlériennes de plus en plus jeunes. En 1945, on mobilise fréquemment à partir de douze ans.

Un gamin des HJ

 

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés dissolvent les Jeunesses hitlériennes comme partie intégrante du Parti nazi ce qui ne fut pas prouvé. Des membres des Jeunesses hitlériennes furent accusés de crime de guerre mais, dans la mesure où l'organisation était constituée de mineurs, les efforts pour faire aboutir ces poursuites furent dérisoires.

Un jeune des HJ est fait prisonnier

 

Marcheur

Le Svastika ou Croix gammée

(Un symbole qui dérange !)

Les Origines

Sans entrer dans le détail des diverses théories qui entourent le nom de svastika, sachons que ce signe est l’un des plus vieux symbole de l’humanité (2 à 3000 ans AJC) et qu’il a été initié par de nombreuses civilisations sur tous les continents depuis des millénaires sans qu’il y ait forcément contact entre les diverses cultures.
Monde antique (Egypte, Mésopotamie, Grèce), Amériques, Inde, Chine, scandinavie, monde arabe, scandinave, celte ...etc.
Suivant le sens dans lequel il est dirigé on peut distinguer la lettre gamma grecque en majuscule sur la partie haute, d’ ou son autre nom de croix gammée.

 

 

Selon l’orientation des branches, ce symbole aurait une portée bénéfique ou maléfique.
Ce qui aurait bien arrangé tout le monde, c’est que celui du parti nazi, soit, par la force des choses, le maléfique ; c’est peine perdue, car on le trouve orienté dans les deux directions, à toutes les époques.
Il n’en est pas moins que le mot svatiska issu du sanscrit induirait « ce qui est bien » et effectivement ce signe était de bonne augure chez les hindouistes et les boudhistes.
Hélas pour eux, il a fallu qu’un nommé Adolf Hitler détourne ce symbole millénaire pour en faire le logo de son entreprise de démolition en prenant soin d’ y accoler quelques mythes pangermaniques pseudo-fondateurs.

Le Svastika dans le scoutisme (avant1935)

Le svastika était connu des Britanniques ayant servi dans l’armée des Indes, comme Rudyard Kipling, né a Bombay et dont le dos des livres ou la pge de garde arborait ce signe. Son grand ami Bipi en fit également usage, comme bon nombre d’autres, dans son sens initial de porte-bonheur.
Les Boy Scouts britaniques et américains l'adoptèrent pour certains badges, Bipi l’ajouta à la fleur de lys en 1922. Il fut retiré plus tard, en 1935 du fait de son usage par le parti nazi. Comme par ailleurs, le salut scout bras tendu (pouce sur l’auriculaire = le fort protège le faible) fut modifié en bras cassé sur le côté du corps pour éviter tout amalgame avec le salut hitlérien.

 

Il est évident que malgré les plus belles théories élaborées par les historiens du monde entier, nous, les européens, ne pourront jamais dissimuler une certaine répulsion naturelle à l’ encontre de cet emblème.

Marcheur

 

Le Scoutisme en France sous Vichy

Insigne Compagnons

"la dégringolade"

Insigne Chantiers de Jeunesse

Paul Beaudoin, ministre des Affaires étrangères de Philippe Pétain avant Pierre Laval, déclare en décembre 1940, sous l’occupation nazie : « La jeunesse c’est la France de demain. refaire la France, c’est avant tout et surtout refaire sa jeunesse..... travail, famille, patrie ». L'objectif le plus urgent consiste donc à forger un « homme nouveau.... afin que la France prenne dans la nouvelle Europe nazie le rang qui revient à sa grandeur passée ». Pétain veut engager la " Révolution Nationale", fondée sur de nouvelles valeurs, conférant à la jeunesse un rôle majeur en l'encadrant et en l'endoctrinant avec le concours de la famille, l'eglise, l'école et les organisations de jeunesse.
Les Compagnons
Rapidement, de nouveaux groupes se mettent en place. En 1940, Henri Dhavernas, dirigeant des Scouts de France, fonde « les Compagnons ». À peu près au même moment est créé le Scoutisme français, avec la bénédiction du pouvoir Pétainiste et l'accord des diverses branches scoutes. Le but de ce mouvement est de développer chez les jeunes gens, garçons et filles, « la morale de l’honneur et du service, le civisme du dévouement à la patrie et l’engagement pour son redressement.» Les instances du scoutisme français, se rallient en nombre au régime autoritaire et antisémite de Vichy. avec quelques nuances, en effet, car quelques groupes continuent de fonctionner clandestinement en zone occupée ou le scoutisme est interdit, parmi les plus agés, certains entreront en résistance.
Les Chantiers de Jeunesse
Les Chantiers de Jeunesse ne peuvent pas être considérés à proprement parlé comme un mouvement de jeunesse, mais plutôt comme une sorte de substitut au service militaire supprimé par l'armistice de 1940. Il s'agit d'une institution ambigüe créée le 30 Juillet 1940 et dirigée par le général Paul de La Porte du Theil.
Les jeunes hommes de la zone libre et de l'Afrique du nord française en âge d'accomplir leurs obligations militaires y sont incorporés pour un stage de huit mois. Ils vivent en camps dans la nature, à la manière du scoutisme, le volontariat en moins, et accomplissent des travaux d'intérêt général, notamment forestiers, dans une ambiance militaire. Ils sont encadrés par des officiers d'active où de réserve, ainsi que des aspirants formés pendant la guerre de 1939-1940.
Il s'agit d'inculquer les valeurs de la "Révolution nationale"du régime de Vichy. Ces chantiers, initialement ouverts aux jeunes juifs français, leur sont tout d'abord interdits en Afrique du Nord à la demande du colonel Van-Ecke, commissaire régional, soutenu par de La Porte du Theil, lequel, l'année suivante, obtient que cette exclusion soit étendue à toute la métropole. Le culte de la hiérarchie et de la discipline . La vénération du Maréchal Pétain imprègnent profondément ses dirigeants. Alors que le régime exalte le retour à la terre et le provincialisme, la vie en groupes dans les bois peut être interprétée comme une réaction à la vie citadine dans la ville industrielle, individualiste et corruptrice. Aucune expression politique n'est tolérée dans les chantiers, ce qui implique l'interdiction de la propagande des partis collaborationnistes et bien sûr des organisations de résistance, mais aussi l'absence de journaux, de radios, d'informations qui, même censurés, pourraient permettre aux jeunes de suivre l'évolution de la guerre et de la politique du régime, afin de se faire une opinion personnelle.
Après la guerre, les dirigeants des CJF affirmeront avoir voulu préparer une troupe mobilisable en cas de reprise de la guerre contre l'Allemagne ?.... cette affirmation est, paraît-il, contestable !

 

Marcheur

 

1945 – La fin du cauchemar

Il faut tout reprendre à zéro en Europe !

A partir de 1945, les mythes fondateurs du scoutisme, chevalerie, indianisme et évangélisme ont pris un coup de vieux. En 1947, un ancien officier, résistant pendant la guerre, Michel Menu, devient Commissaire National Eclaireur, il s'inspire des Eagle Scouts américains et crée les Raiders-Scouts en 1949. L'univers et le look commando sont alors de rigueur et les activités vont s'en inspirer jusqu'en 1964. (les scouts d'Europe reprendront à leur compte dans les années 90 "la méthode Menu".

Insigne Raiders SDF

Michel Menu

Sans avoir été Raiders-Scouts, nous, les anciens de la 24, avons plus ou moins appliqué cette tendance, la plupart de nos équipements étant de surcroit souvent issus, des surplus considérables que l’armée américaine avait déversés sur l' Europe pendant plus de 20 ans, nous permettant ainsi de nous approvisionner sans difficulté en sacs, guêtres, trousses-topo, pelles, haches, treillis, matériel de transmission, etc...à des prix défiant toute concurrence, notamment au marché aux puces de Toulouse l' "Inquet" comme disent toujours les anciens.

 

Pierre Joubert, dessinateur et ami de Michel Menu, illustrera de nombreux ouvrages destinés aux scouts: (Affiches, manuels techniques, collection Signe de Piste...etc)

Pierre Joubert

Le côté militaire du scout va perdurer chez les Européens alliés jusqu'à la fin des années 60. Mais les dernières guerres coloniales qui s'achèvent dans la douleur (Indochine et Algérie) vont avoir raison, en France notamment, de ce penchant paramilitaire. Ce qui nous amène à une refonte importante des mouvements, toutes tendances confondues, lesquels vont se restructurer dans une optique moins guerrieres et plus humanitaires. Mai 68 aura une influence certaine sur les nouvelles orientations, à l'exemple des tenues qui perdent pour la plupart leurs connotations d'uniformes militaires. Seuls quelques groupes traditionalistes, voire intégristes, vont répéter encore certains écarts.

François Lebouteux, normalien, haut fonctionnaire et écrivain, a fait aussi partie des Raiders Scouts, il succède à Michel Menu au poste de Commissaire National Eclaireur en 1959. Il sera à l’origine de la méthode Pionniers (14/17ans) et Rangers (11/14ans) qui est officiellement créée en 1964.

Pour l'anecdote, rappelons que F.Lebouteux est l'auteur des paroles française de la "Red River Valley" (Les pionniers sont passés avant le jour, dans les rues du village accablé.....etc .) sur une musique folk composée par Woody Guthrie.

Conclusion

Le scoutisme, durant cette première moitié du XX° siècle, a été le terrain propice à des luttes "politico économico religieuse". Les croyances, les idéologies et les finances ont joué un rôle important et se sont souvent confrontées. Toutes les tendances, sans distinction, ont revendiqué tour à tour des initiatives comportant, selon les cas, des arrières pensées plus ou moins honorables. Malgré certains errements, il n'en reste pas moins qu'il a représenté , et représente encore aujourd'hui pour beaucoup de jeunes, une école de vie socialisante et humaniste, nous, anciens de la 24ème Toulouse en sommes les témoins !

 

Je pense que ce survol du scoutisme, un peu rapide à mon goût, avec, j'ose l'espérer, quelques remarques personnelles n'altèrant pas l'essentiel , mérite quelques ajouts ou corrections, je compte donc sur les visiteurs pour me confier leurs propres analyses où leurs apports historiques pour en faire évoluer la cohérence, je les en remercie par avance.

Claude Cazelles (24°Toulouse)

Marcheur

 


 

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